Equans prolonge le réseau de chaleur du nord de Bruxelles, déjà opérationnel entre l’unité de valorisation énergétique, Docks Bruxsel et les serres de Laeken.
Décarboner les sources de chaleur de toute une série de bâtiments énergivores : telle était l’ambition de Bruxelles-Energie. Lancé il y a près de 10 ans, les travaux du réseau de chaleur reliant l’unité de valorisation énergétique de Bruxelles aux édifices voisins poursuivent leur expansion. Après le centre commercial Docks, Bruxelles-Propreté et le Domaine royal de Laeken, une dizaine de nouveaux bâtiments vont bientôt être raccordés. Equans et son partenaire Denys sont en charge de la pose du réseau. Parmi les bénéficiaires, des écoles publiques, une piscine, une maison de retraire ou encoredes logements sociaux.
Valorisation des déchets
À la fois fiables, confortables et économiques, les réseaux de chauffage urbains sont une solution d’avenir pour les villes. Alimentés par diverses sources telles que la biomasse, la géothermie ou la chaleur résiduelle, ils contribuent à réduire les émissions de CO₂ de centaines de milliers de tonnes chaque année. Dans le nord de la capitale, Bruxelles-Energie exploite la chaleur excédentaire de son unité de valorisation énergétique pour fournir de l'énergie thermique à une série de bâtiments situés à Neder-Over-Heembeek. Le principe ? Une partie de la vapeur d’eau produite par la combustion des déchets ménagers est détendue dans des turbines, ce qui permet de générer à la fois de la chaleur et de l’électricité. Cette énergie est ensuite utilisée pour alimenter les bâtiments, selon le principe de la cogénération.
2 km, puis 5, puis 9
Depuis le début de la construction de ce réseau en 2016, Equans est l’un des partenaires clés du projet. De l’optimisation des chaudières de Bruxelles-Energie à l’installation des échangeurs nécessaires au transfert de chaleur, en passant par la pose des canalisations enterrées, nous avons mené à bien plusieurs contrats pour le compte de Bruxelles-Energie. « Côté réseau, nous en sommes à la troisième section », explique Michel Colart, Senior Project Manager chez Equans. « Après un premier tronçon entre l’incinérateur et le centre commercial Docks, en 2015, nous en avons réalisé un second vers les serres royales de Laeken, en 2020. Aujourd’hui, l’objectif est d’étendre le réseau de chaleur sous le parc royal et en pleine ville, sur une longueur de 3,5 kilomètres. C’est ce qui nous occupe depuis le mois de janvier 2025. »
Attention, riverain !
« Toute la difficulté est de déployer un réseau de chauffage de plusieurs kilomètres dans un environnement urbain », complète Michel Colart. « Avec des tranchées mesurant plus de 2 mètres de profondeur sur 2 mètres de large, il est essentiel d’effectuer une planification minutieuse des travaux. Pour minimiser l'impact sur les riverains, nous élaborons des plans de circulation précis, en ajustant le planning aux périodes les moins sensibles, comme les week-ends ou les congés scolaires. Enfin, pour garantir la sécurité de tous, nous veillons également à prévenir les risques sur le chantier. Pour éviter les éboulements par exemple, nous utilisons des blindages métalliques à l’intérieur de chaque tranchée. »
Installation et raccordement
Afin de limiter les perturbations sur le trafic routier, plusieurs fonçages (utilisation d’un tunnelier sous la voirie) seront réalisés. « Sur l’ensemble du trajet, 900 opérations de raccordement, incluant les connexions électriques, seront effectuées par les équipes d’Equans et de Denys », raconte Michel Colart. « Concrètement, cela implique la pose, la soudure et l’assemblage des tuyaux pré-isolés en acier. Pour maintenir l’intégrité thermique du réseau, les équipes d’Equans ont été spécialement formées aux Pays-Bas à la technique des manchons isolants. Après chaque intervention, les travaux de remblaiement seront pris en charge par les équipes de voirie. »
Énergie renouvelable et de récupération
À terme, la piscine de Neder-Over-Heembeek et d’autres bâtiments publics seront également reliés au réseau de Bruxelles-Energie. Une fois les chaufferies connectées, les utilisateurs bénéficieront d'une installation aussi simple à utiliser qu'une chaudière traditionnelle. L’avantage, c’est qu’au lieu de recourir à de l’énergie fossile pour se chauffer, ils bénéficieront d’une énergie renouvelable et de récupération, indépendante des fluctuations du prix du marché.
Objectif de réduction CO2
La fin des travaux est prévue pour le mois de février 2027. À cette date, c'est Sibelga qui s'occupera de gérer la nouvelle partie du réseau. Quand on sait que les bâtiments résidentiels et tertiaires représentent la principale source des émissions bruxelloises de CO2, nul doute que ce projet contribuera à atteindre les objectifs de réduction fixés par la Région de Bruxelles-Capitale. Avec seulement 27% des capacités de Bruxelles-Energie actuellement exploitées, le potentiel de développement du réseau est en effet considérable. De quoi renforcer l’autonomie énergétique de la capitale et faciliter sa transition vers un avenir durable.