Transport public en bus zéro émission : De Lijn relève le défi avec Equans
D’ici 2035, le gouvernement flamand souhaite que les transports publics n’émettent plus aucune émission. Dans ce contexte, De Lijn élabore un plan ambitieux : la société de transport prévoit l’acquisition de milliers de bus électriques, tout en équipant chaque dépôt de l’infrastructure de recharge nécessaire. Ce faisant, De Lijn peut compter sur le partenaire idéal pour sa transition énergétique : Equans.
D’ici 2035, De Lijn vise à parcourir 200 millions de kilomètres sans aucune émission chaque année. Cela permettrait d’économiser 37 millions de litres de diesel par an et de réduire les émissions de CO2 de 172 000 tonnes par rapport à 2021. Pour y parvenir, la société de transport prévoit l’acquisition de 3 430 nouveaux bus électriques et l’aménagement de 138 dépôts pour leur recharge.
Pour convertir les dépôts, De Lijn a déjà fait appel à Equans à plusieurs reprises. D’abord pour des projets pilotes à Louvain, Anvers et Gand, puis pour Saint-Nicolas et Bruges, entre autres.
Un véritable exploit à Saint-Nicolas
Les dépôts rénovés de Saint-Nicolas et de Bruges peuvent être considérés comme le modèle à suivre pour tous les autres dépôts qui doivent encore être transformés. « À Saint-Nicolas, le partenaire PPP (Partenariat Public-Privé) du dépôt (Hermes Infrastructure) nous a rapidement impliqués dans le processus. Cela nous a permis d’élaborer la solution technique avec toutes les parties prenantes dès le début. Nous avons converti la moitié du dépôt, pour 32 bus électriques », explique Koenraad De Meyer, Project Manager chez Equans.
Claudia De Coster, Project Site Coordinator chez Equans, nous fait visiter le nouveau bâtiment, une réalisation de Denys/Democo. « Nous avons installé une centrale moyenne tension qui convertit l’électricité entrante de Fluvius en tension de 400 V, ainsi que deux transformateurs de 2 MVA chacun. Plus tard, deux transformateurs supplémentaires de 2 MVA pourront être ajoutés pour l’autre moitié du dépôt. »
Lorsque le projet a démarré, à la mi-2022, les délais de livraison étaient parfois longs. « À un moment donné, il fallait attendre plus d’un an pour recevoir un transformateur. En concertation avec le client, nous avons donc commandé les transformateurs plus tôt, alors que nous étions encore en train de mettre au point le reste de la solution. »
Un câblage efficace
Un jeu des barres relie les transformateurs au tableau de distribution principal TGBT. Il a été entièrement conçu et installé par l’équipe de Patrick Vermeulen, le deuxième Project Manager d’Equans impliqué. Une autre pièce du bâtiment abrite l’installation basse tension, d’où partent quatre jeux de barres vers les quatre tableaux de distribution situés à l’extérieur.
« Ces jeux de barres permettent d’économiser beaucoup de travail de câblage. Dans ce cas, chaque jeu de barres remplace pas moins de vingt-quatre câbles. Avec ce tableau de distribution principal, nous alimentons et sécurisons quatre tableaux de distribution à l’extérieur, soit 32 bornes de recharge pour les bus », explique Patrick. « Tous ces tableaux ont d’abord été construits, câblés et testés dans l’atelier, avant d’être installés sur place. »
Diverses garanties de continuité
« Une autre caractéristique intéressante est la possibilité pour De Lijn de contrôler à distance le fonctionnement des tableaux de distribution », ajoute Patrick Vermeulen. « Cela permet à la société de transport de s’assurer que les bus sont en train de se charger. Un départ du chauffeur sans mise en charge pourrait avoir des conséquences désastreuses. »
Cependant, la surveillance continue ne garantit pas encore un fonctionnement continu. À cette fin, Equans a intégré toutes sortes d’autres mesures de protection, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. « À l’intérieur, nous avons fourni un onduleur pour assurer l’alimentation électrique auxiliaire. Chaque tableau de distribution (principal) dispose d’un raccordement pour un générateur de secours. »
Une installation entièrement nouvelle, également à l’extérieur
À l’extérieur, les quatre jeux de barres arrivent aux quatre tableaux de distribution. « Ils sont également très résistants aux conditions météorologiques », poursuit Patrick Vermeulen. « Non seulement grâce au boîtier en acier inoxydable, mais aussi grâce aux éléments chauffants et au refroidissement par air ventilé. Cela permet au tableau de distribution de fonctionner de manière optimale, de -5 à 35 °C. Il est également conforme à la norme IP55, ce qui le rend résistant à la pluie et à la poussière. Par tableau de distribution, huit jeux de câbles (CA) partent vers huit onduleurs, d’où part un câble CC vers la borne de recharge située dans le porche au-dessus de chaque place de stationnement. Un câble de recharge est suspendu à cette borne, et il suffit de le brancher au bus. »
Au dépôt de Bruges, l’installation dédiée aux bus MIDI est similaire à celle de Saint-Nicolas, mais les bornes de recharge sont au sol, avec un câblage souterrain. Il s’agit de la seconde méthode utilisée par Equans et De Lijn pour convertir les dépôts. « Par ailleurs, à Bruges, nous n’avons eu qu’à modifier l’installation basse tension existante pour cette phase. Nous n’avions pas encore besoin d’une installation moyenne tension supplémentaire, car il y avait encore suffisamment de puissance disponible. »
Pour disposer d’une moyenne tension supplémentaire, il faut demander beaucoup de puissance à Fluvius. « Une puissance qui n’est pas toujours disponible immédiatement. À Saint-Nicolas, nous sommes déjà à 4 MVA pour 32 bus. On comprend alors que pour le dépôt de Hasselt, par exemple, où une centaine de bus seront rechargés, la puissance nécessaire sera énorme. »
La suite ?
Les prochaines phases pour Saint-Nicolas et Bruges sont imminentes et plusieurs appels d’offres publics sont également en cours pour équiper différents dépôts : « Par exemple, nous sommes actuellement en train de reconstruire les dépôts de Winterslag (Genk) et de Destelbergen. Nous avons déjà posé notre candidature pour trois autres dépôts. »
Avec la modification de tous les dépôts, De Lijn a encore un long chemin à parcourir, mais le dépôt de Saint-Nicolas est déjà sur le point d’être prêt pour un avenir sans émission.