Brabo III contribue à une meilleure répartition du transport d’électricité verte
Chacun sait désormais que le passage à une électricité durable, abordable et fiable est impératif. Elia s’engage à concrétiser cette transition, notamment dans le cadre du mégaprojet Brabo déployé à Anvers et dans sa région. La troisième partie du projet s’étend du Liefkenshoek, dans le port d’Anvers, au poste à haute tension Mercator à Kruibeke. En tant que partenaire de longue date d’Elia, Equans y est chargée de la rénovation des lignes à haute tension, une étape cruciale dans ce projet ambitieux.
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Un partenaire de confiance pour l’approvisionnement en électricité de demain
Elia poursuit trois objectifs majeurs avec le projet Brabo III. Tout d’abord, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité belge renforce le réseau 380 kV existant, car ce niveau de tension constitue la colonne vertébrale de notre réseau d’électricité belge. Grâce à la connexion rénovée et revalorisée, Elia pourra augmenter de jusqu’à 20 % le transport d’électricité sur le réseau 380 kV.
Cette initiative permettra également au gestionnaire de mieux répartir les flux d’électricité renouvelable, de plus en plus présents sur le réseau. Enfin, la Belgique et les Pays-Bas pourront ainsi bientôt importer et exporter l’électricité plus facilement, un élément essentiel au bon fonctionnement du marché européen de l’électricité.
En quoi consiste Brabo III exactement ?
Dans un premier temps, Elia a posé deux nouvelles liaisons câblées souterraines (150 kV) entre les postes à haute tension de Kallo et de Fort Sint-Filips, et entre les postes à haute tension de Kallo et de Beveren-Waas. Ces liaisons sont nécessaires pour maintenir une capacité suffisante pendant les travaux sur la ligne à haute tension de 150 kV entre le Liefkenshoek et le poste à haute tension Mercator à Kruibeke.
Cette ligne à haute tension sera préalablement démantelée par Elia pour être reconstruite sous la forme d’une nouvelle ligne à haute tension renforcée de 380 kV. La méthode principale consistera à installer de nouveaux pylônes aux emplacements des pylônes existants. Cette ligne à haute tension constituera un maillon essentiel du réseau belge d’électricité. Elia compte sur l’expertise d’Equans pour mener à bien ce vaste projet Brabo III.
Un projet en cours de réalisation
Depuis fin 2022, les travaux préparatoires sur la ligne pour le projet Brabo III battent leur plein. Ils doivent se poursuivre jusqu’à la fin 2025. « Le poste à haute tension Mercator est en cours d’agrandissement, ce qui signifie que nous avons dû reconfigurer les lignes 380 kV existantes au nord du poste », explique Didier Janssens-Petit, Project Manager Lignes à haute tension chez Equans. « Les conducteurs existants ont été remplacés et suivent un nouveau tracé. Nous avons également érigé quatre nouveaux pylônes mesurant chacun 55 mètres de haut. » S’il s’agit déjà de constructions imposantes, sur l’ensemble du projet Brabo III, Equans érigera pas moins de 58 nouveaux pylônes, dont quelques-uns culmineront à plus de 130 mètres de hauteur.
Des équipes du département ’sous-stations’, spécialisées dans les sous-stations terrestres, sont également actives sur ce projet. « Nous agrandissons Mercator avec cinq nouveaux champs à 380 kV et un raccordement transversal de 380 kV sur trois systèmes de rail à 380 kV et procédons à une importante adaptation pour obtenir une meilleure redistribution de la capacité de charge sur les deux côtés du poste », précise Patrick De Bruyn, Section Manager chez Equans. « Nous plaçons aussi les treillis nécessaires pour installer les nouveaux appareils haute tension 380 kV et un nouveau troisième système de rail à 380 kV sur une longueur totale d’environ 540 mètres, divisé en 27 champs à 380 kV. Par ailleurs, nous avons aussi équipé deux tout nouveaux bâtiments (salles relais) de différents panneaux de protection et une nouvelle distribution des circuits d’alimentation (110 V en CC et 400/230 V en CA). »
Un défi de taille
L’agrandissement des cinq champs du poste à haute tension Mercator devait absolument être terminé pour la fin avril 2023, lorsque les collègues d’Equans seraient prêts avec les nouvelles lignes à haute tension. Voilà qui illustre bien l’un des atouts d’Equans : une bonne planification et exécution du travail dans des délais serrés. « On ne peut pas commencer à travailler n’importe comment sur une ligne à haute tension », souligne Didier Janssens-Petit. « Elia doit d’abord mettre la ligne hors tension, une opération appelée ‘coupure’. Le gestionnaire planifie ce genre d’intervention très longtemps à l’avance. Ainsi, lorsque nous travaillons sur la ligne à haute tension, nous devons à chaque fois respecter des créneaux planifiés et parfois limités. »
Equans excelle à ce niveau, car l’entreprise a déjà tiré des milliers de kilomètres de lignes à haute tension avec toutes sortes de conducteurs de tous les diamètres. Elle ne manque donc pas d’expérience. « Nous commençons par retirer les anciens conducteurs en les enroulant d’un pylône à l’autre à l’aide de machines de toute dernière génération. Pendant cette opération, nous protégeons tout ce qui se trouve sous les pylônes et autour de ceux-ci, pour éviter les éventuels nuisances et dommages. De nouveaux conducteurs sont tirés plus tard, lorsque les nouveaux pylônes sont érigés. »
Le démantèlement des anciens pylônes 150 kV, qui est nécessaire avant la construction des nouveaux pylônes 380 kV, fait également partie des activités d’Equans. « Nous avons entamé la démolition de la ligne existante de 150 kV en août 2023. Cette opération se poursuivra jusqu’à la fin du mois de février 2024. Pour le lot 1, c’est-à-dire entre Liefkenshoek et la sous-station à haute tension de Kallo, tous les conducteurs et tous les pylônes sauf un auront alors été enlevés. Pour le dernier, nous attendons la coupure d’une ligne voisine de 380 kV afin de pouvoir le retirer en toute sécurité. Pendant cette phase de démolition, nous avons dû nous jouer de plusieurs obstacles, comme l’écluse de Kallo, qui n’a pas été fermée pendant les travaux sur la ligne, et un club de golf. Nous avons également dû prendre de nombreuses mesures de protection pour démonter des pylônes situés dans un ’champ de mines’ de conduites de services publics. La cerise sur le gâteau a sans conteste été la démolition de deux immenses pylônes de 117 mètres de haut et de 125 tonnes », explique Didier Janssens-Petit.
« Sur le trajet de Kallo à Mercator, nous avons également dû franchir de nombreux obstacles, comme la zone naturelle Rietveld Kallo, les autoroutes E17 et E34 - qui ont été complètement fermées pendant les travaux effectués de nuit - et cinq lignes de chemin de fer groupées et électrifiées. Pour franchir ces lignes ferroviaires, nous avons utilisé un filet spécial relié au mât d’une grue télescopique à Kallo et un échafaudage de protection à Beveren. »
En règle générale, Elia confie la pose des nouvelles fondations à d’autres entrepreneurs spécialisés. « Nous assemblons et montons ensuite les pylônes chez Equans. Souvent, nous commençons par construire au sol des modules de pylônes manipulables, puis nous les assemblons les uns sur les autres à l’aide de grues télescopiques. La construction d’un pylône lourd de 380 kV prend généralement entre une petite semaine et trois à quatre semaines, en fonction de l’environnement et des conditions météorologiques. Dans le cadre de ce projet, nous avons assemblé et monté un pylône en un peu moins de dix jours. » Cette phase se poursuivra jusqu’à la fin du mois d’avril 2025. Equans débutera le tirage des nouveaux conducteurs en octobre 2024.
Et ensuite ?
La transformation de la station à haute tension de Mercator est désormais achevée, les lignes à haute tension de 380 kV existantes ont été déplacées et les travaux pour l’arrivée de la nouvelle ligne à haute tension de 380 kV progressent bien. Ces travaux se poursuivront au moins jusque fin 2025. Parallèlement, Equans est également engagée sur d’autres chantiers visant à renforcer le réseau 380 kV belge pour le compte d’Elia, assurant ainsi un approvisionnement électrique durable et abordable, tant pour le présent que pour l’avenir.